Du 28 août au 8 septembre prochain, la France doit accueillir les Jeux Paralympiques pour la première fois de son histoire. Une opportunité en or de changer le regard sur le handicap.
Les préparatifs s'accélèrent avec la livraison en Mars 2024 du village des athlètes s’étendant sur près de 51 hectares. Celui-ci proposera des dispositifs variés comme la signalétique permettant un déplacement sécurisé, rendu possible par la présence de bornes et panneaux indicateurs, inclusifs et multisensoriels (toucher et ouïe) permettant aux personnes déficientes visuelles, intellectuelles et cognitives de se repérer dans l’espace.
En plus de ces outils, une rampe hélicoïdale de 100 mètres de long pour 3 cm de large reliant la zone résidentielle et les berges le long de la Seine, en contrebas de l’immense Halle Maxwell, a été installée. Par delà l’extérieur, des espaces intérieurs proposant des équipements ont été mis en place comme des douches de plain-pied, des couloirs larges permettant la circulation de fauteuils roulants ou encore des prises de courant faciles d’accès. Une multitude de démarches à la dimension pérenne puisque ces quartiers inclusifs seront à l’horizon 2025 reconvertis en quartiers d’habitations et d’activités avec 2 200 logements familiaux dont 900 spécifiques (résidences étudiantes, logements de courte durée, résidences seniors, chambres d’hôtel et bureaux).
Des infrastructures sportives adaptées
Les différentes arènes de Paris 2024 ont connu plusieurs aménagements, c’est le cas notamment du Centre Aquatique d’Aulnay-sous-Bois qui bénéficie d’un local dédié aux fauteuils roulants ainsi qu’un espace réservé aux chiens-guides d’aveugle. L’Arena Porte de la Chapelle ne sera pas en reste et proposera un SAS de décompression pour les personnes atteintes d’autisme, tout comme le Stade Yves du Manoir de Colombes, 117 ans d’existence, qui sera doté d’une passerelle et d’un ascenseur adapté.
Démocratiser le handisport
Dans l’objectif de garantir les jeux paralympiques au plus grand nombre, le gouvernement a réparti 400.000 billets dont 17.400 iront aux personnes en situation de handicap et leurs aidants, sont concernés les établissements et services médico-sociaux, mouvements para-sportifs et grands réseaux associatifs. De plus, on estime aujourd’hui à 1.4 % des clubs sportifs pouvant accueillir des personnes en situation de handicap, c’est pour cela qu’en Août 2023, le programme “Club Inclusif” a décidé de former 3000 structures sportives en France sur le parasport. Celui-ci se divise en deux parties : la première théorique et pratique offrant une première approche à l’accueil de la personne en situation de handicap. La seconde quant à elle, consiste en un accompagnement personnalisé et individualisé de six mois et réalisé par des acteurs de proximité. Elle repose sur trois thématiques majeures : la mise en place d’un ou plusieurs créneaux de pratique (dédiés ou partagés), la recherche de pratiquants et celle de financements et d’équipements.
Des stages de détection
Créé il y a cinq ans, le programme “La Relève” permet à toute personne en situation de handicap licenciée ou non de s'inscrire à des tests sportifs en vue d'une éventuelle carrière de haut niveau dans le handisport. Une fois l’inscription réalisée sur le site internet, l’équipe du CPSF (comité paralympiques et sportif français) vous contacte pour un entretien sur votre projet, vos ambitions, vos motivations. À la suite de cet entretien et selon le profil et l’évolution du parcours sportif, deux possibilités apparaissent : soit une orientation vers un club, soit une fédération pour une séance d’initiation dans un ou plusieurs sports. Cette méthode à déjà porté ses fruits car l’on estime qu’entre 10 et 15 athlètes ont été sélectionnés aux jeux paralympiques dans plusieurs disciplines comme le paracyclisme, le paracanoë ou encore le volley assis dont une grande majorité de joueurs ont été recrutés lors de ces tests. À noter que le plateau annuel aura lieu à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) à Vincennes les 22 et 23 mars prochain. Les experts du CPS évalueront les capacités physiques des participants sur différents tests.
Ecrit par Esteban Sanchez