Accessibilité et compensations : qu’est-ce qui a changé depuis 2005 ?

De l’accessibilité des transports au soutien financier via l’AAH, la loi de 2005 a transformé le quotidien de nombreuses personnes en situation de handicap. Mais le chemin est encore long. Si des progrès significatifs ont été réalisés, des défis subsistent pour atteindre une inclusion totale.

Accessibilité des transports

La loi de 2005 avait fixé un objectif ambitieux : rendre accessibles l'ensemble des services de transport collectif aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite dans un délai de dix ans. Cependant, en 2024, le bilan reste mitigé. Par exemple, à Paris, seulement 3,2 % des stations de métro sont accessibles, un chiffre qui contraste fortement avec d'autres métropoles comme Londres où 33 % des stations le sont, ou Tokyo avec un taux de 98 %.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ont permis des avancées ponctuelles, notamment grâce à un investissement de 125 millions d'euros par la mairie de Paris pour améliorer l'accessibilité des transports et des infrastructures publiques. Toutefois, ces progrès restent limités face à l'ampleur des besoins. Les personnes en situation de handicap continuent de rencontrer des obstacles majeurs pour accéder à l'emploi, aux services publics et aux activités sociales.

Évolution de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH)

Sur le plan financier, l'AAH constitue une aide essentielle pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Depuis 2005, cette allocation a connu plusieurs revalorisations. Par exemple, en 2005, le montant mensuel de l'AAH était de 599,49 euros, atteignant 743,62 euros en septembre 2011. Cependant, ce montant est souvent jugé insuffisant face à la hausse du coût de la vie, notamment pour les bénéficiaires qui ne peuvent pas exercer d'activité professionnelle.

Une avancée majeure a toutefois été réalisée en octobre 2023 avec la déconjugalisation de l'AAH. Cette réforme permet de calculer cette allocation sans tenir compte des revenus du conjoint, une mesure longtemps réclamée par les associations.

Malgré cette avancée, de nombreux bénéficiaires soulignent que l'AAH ne couvre toujours pas l'ensemble des besoins liés au handicap, tels que les frais médicaux non remboursés ou l'aménagement de logements.

Accessibilité numérique

Au-delà des infrastructures physiques, la loi de 2005 a également mis l'accent sur l'accessibilité numérique. Les sites web des services publics et des entreprises doivent être conçus pour être utilisables par tous, y compris les personnes en situation de handicap. Toutefois, selon un rapport de 2024, seulement 40 % des sites des administrations respectent les normes d’accessibilité (source à compléter si disponible). Cette lacune limite l’accès à l’information et aux services en ligne, notamment pour les personnes malvoyantes ou ayant des déficiences motrices.

Des initiatives telles que le Référentiel Général d'Amélioration de l'Accessibilité (RGAA) ont été mises en place pour guider les acteurs dans cette démarche. Toutefois, leur application reste inégale, notamment dans le secteur privé.

Près de deux décennies après la loi de 2005, la France peut se targuer d’avancées significatives en matière d’accessibilité et de compensations pour les personnes en situation de handicap. Cependant, ces progrès ne suffisent pas à combler les écarts qui subsistent. Le défi reste immense : garantir que chaque espace, chaque service et chaque aide financière répondent véritablement aux besoins des personnes concernées.

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Écrit par Laure ROUSSELET

*Source image: Banque d'images libre de droits - CANVA

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