Dès le 1ᵉʳ décembre 2025, les fauteuils roulants, qu'ils soient manuels ou électriques, seront remboursés à 100% par la Sécurité sociale. Une mesure historique saluée par les associations, mais qui pose aussi des questions sur sa mise en œuvre.
Une promesse tenue par le gouvernement
L’annonce du remboursement intégral des fauteuils roulants a été officialisée par Emmanuel Macron le 6 février. Cette réforme, longtemps attendue, s’inscrit dans le cadre des engagements pris par le président pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. Désormais, l’acquisition d’un fauteuil roulant ne sera plus un fardeau financier pour des millions de Français.
Actuellement, les remboursements de la Sécurité sociale ne couvrent qu’une partie des frais. Pour un fauteuil manuel, ils plafonnent à 600 euros, et pour un fauteuil électrique, à 5 200 euros. Ces montants sont loin de couvrir des équipements dont les prix peuvent grimper jusqu’à 50 000 euros pour certains modèles spécifiques. Résultat : de nombreux usagers se tournent vers des aides complémentaires, comme la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), mais les démarches restent complexes et les délais parfois décourageants.
Une prise en charge intégrale : comment ça marche ?
À partir du 1ᵉʳ décembre 2025, tous les fauteuils roulants inscrits sur une liste officielle validée par l’Assurance maladie seront remboursés à 100 %. Qu’ils soient manuels ou électriques, standards ou adaptés à des besoins spécifiques, ces équipements seront accessibles sans reste à charge. Les modèles ultra-performants, notamment destinés au handisport ou aux usages particuliers, seront également concernés, à condition de disposer d’une prescription médicale validée.
Les autorités ont promis de simplifier les démarches. Une prescription par un médecin suffira pour la majorité des fauteuils standards. Pour les modèles spécifiques, un processus d’approbation sera requis, mais la Sécurité sociale s’engage à répondre sous deux mois maximum.
Un coût important pour l’État, mais une avancée sociale majeure
Cette réforme représente un investissement significatif pour l’Assurance maladie, estimé à 160 millions d’euros par an. Toutefois, selon le gouvernement, ce coût sera compensé par les bénéfices sociaux et économiques liés à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap.
Les associations, comme APF France Handicap, saluent une « avancée historique ». Cette mesure permettra non seulement d’améliorer la qualité de vie des usagers, mais aussi de renforcer leur autonomie et leur participation à la vie sociale et professionnelle. Cependant, elles insistent sur la nécessité de garantir une mise en œuvre rapide et efficace. « Nous devons veiller à ce que les fauteuils innovants ou sur-mesure ne soient pas exclus du dispositif », alerte Sophie Cluzel, ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées.
Si cette réforme est porteuse d’espoir, plusieurs enjeux demeurent :
- Les délais administratifs : Les listes de modèles remboursables devront être régulièrement mises à jour pour inclure les innovations technologiques.
- L’accompagnement personnalisé : Chaque situation de handicap est unique, et l’évaluation des besoins doit rester une priorité.
- La disponibilité des fauteuils : Une demande accrue pourrait entraîner des tensions sur le marché et rallonger les délais de livraison.
Les associations appellent également à surveiller de près l’impact de cette réforme sur les petites entreprises qui fabriquent des fauteuils sur-mesure, souvent confrontées à des marges serrées.Une avancée pour 2,7 millions de FrançaisEn France, environ 2,7 millions de personnes en situation de handicap utilisent un fauteuil roulant, temporairement ou de manière permanente. Cette réforme leur permettra d’accéder à des équipements adaptés sans se soucier des contraintes financières. De plus, elle constitue une réponse forte à la demande sociétale d’une meilleure inclusion des personnes handicapées.Cependant, pour que cette mesure soit pleinement efficace, sa mise en œuvre devra être rigoureusement surveillée et accompagnée. Les associations, tout comme les professionnels de santé, restent vigilants quant à son application sur le terrain.Le remboursement à 100 % des fauteuils roulants est un symbole puissant d’égalité des chances et de reconnaissance des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap. Mais ce n’est qu’une étape : les acteurs du secteur espèrent que cette avancée en appellera d’autres, notamment dans l’accès à l’emploi, au logement adapté et aux transports accessibles.
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Écrit par Laure ROUSSELET
*Source image: Banque d'images Canva
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