La santé mentale des jeunes à l'ère des réseaux !

Ce mois d’Octobre, mois de la santé mentale, a été l'occasion d'intensifier les efforts de sensibilisation autour de cette problématique de plus en plus préoccupante, notamment chez les jeunes. Selon des statistiques alarmantes, près de 40 % des étudiants en France souffrent de troubles psychiques, une réalité qui nécessite une attention accrue et des solutions concrètes.

Le 10 octobre dernier, à l’occasion de la journée mondial de la santé mentale, Petite Mu a participé au festival Fraîches, un événement consacré à l'inclusivité qui s’est déroulé sur Paris. Au cours d'une table ronde, créateurs de contenu et spécialistes ont échangé sur les défis spécifiques rencontrés par les jeunes, notamment dans un contexte où la santé mentale a été déclarée "grande cause nationale" pour l'année 2025.

Cet échange a permis de mettre en lumière les enjeux liés à cette thématique et d'explorer des pistes d’action pour un meilleur soutien des jeunes en détresse psychologique.

Par la suite, Jenna Boulmedais, l'une des participantes et créatrice de contenu engagée dans la sensibilisation à la santé mentale, a pris le temps de répondre à quelques-unes de nos questions.

En effet, elle incarne une nouvelle génération d'influenceurs qui n'hésitent pas à aborder les problématiques de santé mentale avec authenticité et vulnérabilité. Elle définit cette thématique comme "pour elle, la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. C’est un état qui englobe non seulement nos troubles diagnostiqués, mais aussi nos fluctuations émotionnelles quotidiennes."

Une crise alarmante

Les chiffres concernant la santé mentale des jeunes en France sont alarmants. Une étude récente de l’Observatoire national de la santé mentale et des addictions indique que près de 40 % des étudiants souffrent de troubles psychiques. De plus, selon une enquête de l'INSERM, 30 % des adolescents déclarent ressentir des symptômes dépressifs. Ces statistiques révèlent une détérioration croissante de la santé mentale chez les jeunes, exacerbée par des facteurs tels que la pandémie de COVID-19 et l'isolement social.

Jenna Boulmedais évoque selon elle : "La pandémie a exacerbé l’anxiété et la solitude chez les jeunes, qui ont souvent du mal à se reconnecter après des mois d’isolement." Elle fait écho à la recommandation de Santé publique France, qui souligne l'importance de prendre soin de sa santé mentale, en restant connecté à ses proches et en pratiquant des activités physiques régulières.

L'impact des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la vie des jeunes d’aujourd’hui. Bien qu'ils puissent offrir une plateforme pour l'expression personnelle et le soutien mutuel, ils sont également une source de pression et de comparaison. Une étude menée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) révèle que les jeunes qui passent plus de trois heures par jour sur ces plateformes sont deux fois plus susceptibles de développer des problèmes de santé mentale.

Dans son interview qu’elle nous a accordé, Jenna Boulmedais évoque cet équilibre délicat : "Les réseaux sociaux jouent un rôle ambivalent. D'un côté, ils permettent de créer des communautés de soutien et d'échange. De l'autre, ils peuvent exacerber des sentiments d'anxiété et de comparaison." Cette dualité souligne l'importance d'une utilisation consciente et modérée des réseaux sociaux, en favorisant des interactions positives.

Lili-Rose Galeazzi, également présente au festival, partage cet avis. Créatrice de contenu engagée, elle utilise ses plateformes pour parler ouvertement de ses expériences personnelles avec les troubles alimentaires : "Je montre les hauts et les bas de ma vie. C'est essentiel pour mes abonnés de voir que la guérison est un processus et qu'il est normal d'avoir des jours difficiles." Sa transparence contribue à réduire la stigmatisation entourant les troubles de santé mentale.

Un accès aux soins insuffisant

L’accès aux soins pour les troubles psychiques reste un enjeu majeur en France. Moins de 30 % des jeunes qui souffrent de troubles mentaux reçoivent une prise en charge adéquate, selon le rapport de l’Observatoire national de la santé mentale. Les délais d'attente pour consulter un professionnel peuvent atteindre six mois à un an, ce qui dissuade de nombreux jeunes de rechercher l'aide dont ils ont besoin.

Jean-Victor Blanc a insisté sur la nécessité d'une sensibilisation accrue : "Il est essentiel de parler de la santé mentale sans tabou. Les jeunes doivent se sentir en sécurité pour demander de l’aide." Cette stigmatisation persistante autour des problèmes de santé mentale rend difficile pour de nombreux jeunes de rechercher le soutien dont ils ont besoin. Il est urgent de développer des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires et de faciliter l'accès à des professionnels formés à la santé mentale.

Vers une Sensibilisation et un soutien accrus

Face à cette crise, le soutien communautaire s'avère fondamental pour améliorer la santé mentale des jeunes. Établir des connexions authentiques et participer à des événements locaux peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre l'isolement. Christelle Tissot, fondatrice de Musae, a mis en avant la nécessité de créer des espaces sûrs : "Nous devons offrir des lieux où les jeunes peuvent partager leurs expériences et leurs luttes, ce qui peut vraiment transformer leur perception de la santé mentale."

Conseils pour améliorer sa santé mentale

Lors de cette table ronde, plusieurs recommandations ont été partagées pour aider les jeunes à prendre soin de leur santé mentale :

  1. Limiter le Temps d'Écran : Fixer des limites sur l'utilisation des réseaux sociaux est essentiel. Établir des horaires d’utilisation et privilégier des contenus positifs peut aider à éviter la surcharge d'informations.
  2. Encourager la Discussion Ouverte : Créer un environnement où il est acceptable de parler de ses problèmes est crucial. Les jeunes devraient se sentir libres de partager leurs luttes avec des amis ou des professionnels.
  3. Pratiquer une Activité Physique : Faire de l’exercice régulièrement, même une simple marche, peut avoir des effets bénéfiques sur l’humeur et réduire les symptômes dépressifs. Participer à des activités sportives collectives peut également renforcer le sentiment d’appartenance.
  4. Tenir un Journal : Écrire ses pensées et émotions est un excellent moyen de mettre en lumière ses sentiments. Cela aide à structurer ses idées et à mieux comprendre ses émotions.
  5. Prendre des Pauses des Réseaux Sociaux : Les intervenants ont recommandé de se déconnecter régulièrement pour réduire le stress et améliorer le bien-être général. Se donner le temps de se reconnecter à soi-même, loin des écrans, est bénéfique pour la santé mentale.

Jenna va même jusqu’à me conseiller un livre qui l’a particulièrement aidée dans son parcours : "Le Pouvoir du Moment Présent" d'Eckhart Tolle. "Ce livre m’a appris à être plus consciente de mes pensées et à vivre pleinement l’instant présent. C’est un excellent outil pour ceux qui cherchent à améliorer leur santé mentale."

Il est temps de faire de la santé mentale une priorité. Chaque voix compte, et chaque action, même petite, peut transformer la vie d'un jeune en détresse. Si vous êtes un jeune qui traverse une période difficile, sachez que demander de l'aide est un acte de courage. Ensemble, ouvrons le dialogue et bâtissons un avenir où chacun peut s’épanouir.

Plus d’infos ℹ️ :

*Source image: psycom.fr

Écrit par Laure ROUSSELET

Pour rappel, Petite Mu est le 1er média qui sensibilise aux handicaps invisibles 💛
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